20 ans

 
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En mai 2016, j’ai fêté mes 20 ans de métier.

Le 2 mai 1996, en effet, j’intégrais Mercuri Urval, où je faisais mes premières armes, avant de rejoindre le cabinet Sirca, en 2005, en tant qu’associée.

Sans doute parce que tous mes invités étaient heureux de venir faire « une fête », éclectique, joyeuse, « sans enjeu », partagée avec des clients, des amis, des pairs, etc., à une époque où le mot « fête » a une résonnance particulière, peu de personnes m’ont demandé pourquoi j’avais ressenti le besoin de célébrer un tel anniversaire.

La question mérite cependant d’être posée. Après tout, il est plus usuel de fêter ses dizaines, ses anniversaires de mariage, etc., que sa longévité dans son métier ! Voilà donc ma réponse en deux temps :

1/ Vous serez sans doute d’accord avec le postulat suivant : fêter - devant témoins ! - 20 ans de l’exercice d’un métier signifie que ce métier existe bel et bien. « Mon » anniversaire prouve donc que mon occupation professionnelle est un métier.

Et cette occupation, c’est, à plein temps, depuis 20 ans, … le recrutement !

Le recrutement est un métier. Un vrai. Qui nécessite des compétences et du savoir-faire. Dont l’exercice répété et appliqué rend ses « pratiquants » toujours plus aguerris et pertinents. Qui possède des règles et des exigences propres qui, si elles ne sont pas respectées, font de ceux qui l’exercent alors des amateurs. Parfois éclairés, chanceux, souvent sincères et motivés, mais des amateurs quand même. Au sens où l’amateur pratique une activité de façon sporadique, irrégulière, non professionnelle.

J’imagine que vous voyez où je veux en venir ! Le métier que j’exerce, avec implication et enthousiasme, depuis 20 ans, auprès de collègues, associés, pairs, non moins motivés et passionnés que moi, n’est pas toujours – loin s’en faut – considéré par le monde des affaires comme un vrai métier.

Pourquoi ? Parce que l’on pense être soi-même un bon recruteur pour son entreprise, parce que l’on manque de confiance dans les cabinets (c’est vrai que certaines pratiques nous ont fait douter nous-mêmes au fil des années), parce que la crise est passée par là et qu’il était devenu d’usage de ne plus utiliser des professionnels du recrutement pour économiser des coûts, parce que, parce que…

A un moment, j’ai eu moi-même un doute sur l’existence de ce métier : on faisait beaucoup moins appel à nous, on attendait de nous que nous travaillions gratuitement, etc. Mais, non ! Mon métier, notre métier, existe bel et bien. Si, comme partout, l’on y trouve des pratiques parfois peu scrupuleuses, moins appliquées, on rencontre cependant souvent de solides professionnels, qui bâtissent leur réputation au fil d’interventions réussies et via des recommandations répétées.

Par ailleurs, ce métier de service (auprès des clients et des candidats), de liens, de confiance et de réassurance, est l’une des professions les plus excitantes et les plus intéressantes qui existent ! Au cœur des enjeux de performance, de croissance, de réorganisation, de transformation des entreprises, les recruteurs professionnels sont les premiers témoins des évolutions économiques, et parmi les premiers agents de ces changements.

Lorsque vous êtes confrontés à des enjeux de recrutement à fort impact pour votre environnement professionnel, n’oubliez pas que des experts peuvent vous accompagner et vous aider à identifier, évaluer et choisir les profils les mieux en phase, et à vous accompagner dans leur intégration.

 

2/ Je suis une femme. Comme un grand nombre de mes consœurs, je souffre, plus que les hommes, d’un sentiment structurel et culturel d’illégitimité. De multiples enquêtes / études interculturelles démontrent la réalité de ce sentiment, et en analysent les raisons, ce qui n’est pas mon objectif ici.

En revanche, je peux affirmer que la célébration de ces 20 ans, illustrée entre autres par la grande fidélité de certains clients, par le fait qu’aucune de mes factures n’ait été impayée, par un faible taux de missions reprises sous garantie, par des personnes recrutées évoluant longtemps dans la structure, etc. me permet de me sentir aujourd’hui légitime dans ce métier.

Certains remarqueront que … 20 ans, c’est beaucoup pour s’autoriser à avoir le droit d’être quelque part ! C’est le temps qu’il m’aura fallu à moi pour me permettre de dire, en l’assumant pleinement : « je suis une professionnelle du recrutement ».

Attention, cela ne veut pas dire que je faisais n’importe quoi avant, ou que désormais je vais me reposer sur mes lauriers ou estimer que tout est gagné d’avance. Le recrutement est par essence un exercice de permanente remise en question. Ce n’est qu’à cette condition, avec cette vigilance-là que l’on peut l’exercer avec discernement.

Non, mais en revanche cet anniversaire a quelque chose de profondément fondateur et libérateur !

Puisse ce passage symbolique me donner à la fois plus de légèreté et de profondeur dans l’exercice de ce métier que j’aime, aux côtés d’équipes, d’associés, de confrères, etc. de talent et à l’investissement fort, auprès de nos interlocuteurs clients et candidats.

Donc : vive le recrutement et … vivent les femmes  !